La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) se tient du 31 octobre au 12 novembre 2021 à Glasgow, au Royaume-Uni. En préparation de leur participation aux négociations internationales, André Lavoie et Martin Vaillancourt (respectivement vice-président et DG du RNCREQ) nous expliquent ce qui motive la présence du RNCREQ à la COP26.
En quoi la COP26 est-elle intéressante par rapport à celles qui l’ont précédée ?
La COP21 à Paris a fait en sorte que les Gouvernements s’engagent sur des cibles contraignantes (avec des obligations de résultat pour rester sous le seuil de 1,5°C de réchauffement). Cinq ans plus tard, le constat partagé par les experts montre que peu de pays sont en voie de respecter leurs engagements. Chaque COP représente donc une impulsion vers l’action, un rappel des échéanciers et une mise à jour sur l’évolution des enjeux environnementaux. Le temps passe vite et, faute d’anticipation, nos sociétés sont maintenant contraintes d’agir drastiquement et urgemment pour faire baisser nos émissions de gaz à effet de serre (GES) afin d’éviter les scénarios catastrophes de +2°C, +3°C, +3,5°C. Cette année, selon les priorités déterminées, un des objectifs est de faire commettre les États pour atteindre la carboneutralité dans le monde en 2050, ce qui est ambitieux. D’autres objectifs importants à mentionner sont de prévoir l’adaptation aux changements climatiques (la résilience), de donner des ressources aux États qui ne sont pas en mesure d’affronter la crise, et de créer des partenariats entre États / entreprises / ONG pour atteindre des objectifs réalistes et mesurables.
Pourquoi est-ce important pour le RNCREQ d’aller à la COP26 ?
Ce qui motive la présence du RNCREQ à la COP26 c’est de voir et entendre ce qui s’y dit; de faire voir et faire entendre ce qu’on a à dire; d’aller chercher des expériences et expertises; de partager nos expériences et expertises.
Les principaux intervenants québécois et canadiens qui œuvrent dans les dossiers climatiques seront présents à la COP26 c’est l’occasion d’avoir une compréhension univoque de l’état de la situation et surtout de l’effort qui sera nécessaire pour gagner cette lutte aux changements climatiques. Le RNCREQ à la COP26 c’est aussi l’occasion de positionner l’organisme comme un réseau d’acteurs de terrains qui travaille déjà dans l’accompagnement des collectivités québécoises sur ces enjeux. Nous sommes des experts en la matière et le réseau des CRE à de nombreuses réalisations… Il faut faire valoir ces réussites aux partenaires et décideurs pour renforcer nos partenariats et en créer de nouveaux. L’enjeu est vaste et trop important pour travailler en silo.
Pour que vous soyez satisfaits de cette mission, qu’est-ce qui doit arriver ? (pour le Monde, pour le Québec ?)
À l’échelle mondiale, le défi repose à la fois dans l’établissement de cibles ambitieuses pour les états et que ceux-ci se donnent les moyens de les respecter et dans l’engagement des pays riches de financer les projets de réduction et d’adaptation des pays en développement qui sont très peu responsables de cette crise et qui en subissent les principales conséquences. Enfin, il y a un enjeu d’équité important.
À l’échelle du Québec, une grande satisfaction pourrait venir d’un changement de posture qui traditionnellement oppose le développement de notre société et les questions environnementales. Il faut assurément investir dans l’environnement et y voir un vecteur de développement et de création de richesse. Les infrastructures, quelles qu’elles soient, peuvent être neutres ou même générer un gain net en matière d’environnement ou de biodiversité si elles sont correctement planifiées et réalisées. Ce changement de posture implique de revoir notre façon d’évaluer et de financer les projets : il faut être en mesure de sortir des indicateurs traditionnels de créations d’emplois pour voir comment les projets génèrent des emplois durables et résilients par exemple.
Monsieur et madame Tout-le-Monde doivent-ils s’intéresser à ce type d’événement international ?
Oui, car les orientations et les cibles retenues par les États auront des répercussions dans nos vies. Des lois en ce sens ont déjà été adoptées, l’interdiction de vente de voiture à essence en est un exemple, la mise en place d’un marché du carbone ou d’un système de taxation de celui-ci en est un autre. Ces orientations influenceront les choix de chacun sur le type de véhicule, l’utilisation des transports en commun, le choix d’un lieu de résidence, les choix alimentaires, la fréquence des voyages à l’étranger, etc. Les habitudes et les comportements doivent changer pour que nous puissions transformer notre économie en utilisant de moins en moins d’énergie fossile.
Pour l’ensemble des citoyens, il est possible de participer / suivre sur quelques sites web :