Le RNCREQ a déposé un avis au Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) sur l’arrivée d’une Politique Faune au Québec.
En résumé, le RNCREQ salue l’arrivée d’une Politique Faune au Québec et la démarche participative amorcée par le gouvernement en 2019.
L’organisation déplore cependant que cette démarche ait été délaissée au cours du processus, la COVID-19 ne pouvant justifier l’abandon de cinq des sept rencontres de travail annoncées.
Le RNCREQ s’attend maintenant à ce que les recommandations contenues dans cet avis soient prises en compte dans l’élaboration de la version finale de la Politique Faune et que les futures consultations gouvernementales soient menées à terme.
Également, le RNCREQ rappelle les deux affirmations présentées dans le sondage qui ont été priorisées par les répondants :
« L’effort de conservation doit considérer non seulement les espèces, mais aussi les habitats naturels dans lesquels elles vivent. »
« L’effort de conservation doit être mis sur l’ensemble des espèces, pas seulement les espèces piégées, chassées ou pêchées. »
Ces affirmations devraient constituer la base de la future Politique Faune du Québec.
Sommaire des recommandations du RNCREQ :
- L’ensemble des sections de la Politique (ambitions, cibles, orientations et objectifs) doit être revu afin de changer l’ordre de la présentation des énoncées en priorisant la protection de l’ensemble de la biodiversité faunique québécoise.
- L’ensemble des énoncés faisant référence aux activités fauniques doit inclure le respect de la capacité de support des écosystèmes.
- Ajouter une orientation sur l’adaptation aux changements climatiques dans la Politique Faune. Les aspects du développement de l’expertise et de l’accompagnement des acteurs en matière d’adaptation aux changements climatiques auront avantage à y être développés.
- Fixer une cible pour chacune des orientations énoncées.
- Ajouter une cible dans laquelle l’ensemble des espèces fauniques du Québec et leurs habitats sont couvertes par un programme ouvert et transparent d’acquisition et de suivi de données scientifiques.
- Utiliser des cibles de protection des milieux naturels d’intérêts basés sur les fonctions écologiques et les contextes régionaux plutôt que sur le concept des principaux milieux naturels.7 La modification de la cible de façon à ce que l’ensemble des espèces en situation précaire (menacées, vulnérables ou susceptibles de l’être) soit pris en charge par des équipes de rétablissement et sur la voie du rétablissement.
- Inverser l’ordre des objectifs présentés pour l’orientation La faune, source de prospérité, de façon à prioriser les activités sans prélèvement.
- Les notions d’écoresponsabilité et de respect des activités fauniques doivent s’appliquer à chacun des objectifs de l’orientation La faune, source de prospérité.
- Ajouter un objectif spécifique visant à assurer un accès équitable et sécuritaire au territoire public.
- Ajouter un objectif spécifique visant à assurer la transparence ainsi que l’efficience dans l’ensemble des étapes menant au rétablissement de nos espèces en situation précaire, soit l’évaluation des statuts de protection des espèces fauniques, l’élaboration des plans d’actions, la délimitation légale des habitats et le suivi du rétablissement.
- Modifier l’objectif 3.3 de façon à intégrer le soutien aux activités de concertation, afin de soutenir l’innovation en matière de conciliation de l’aménagement de notre territoire, de la protection de la faune et de la cohabitation des usagers.
- Ajouter un objectif spécifique visant à assurer l’intégration des enjeux fauniques au cursus scolaire des jeunes Québécois et Québécoises.
- L’ensemble des textes et libellés associé à l’orientation Les communautés autochtones : la faune comme vecteur de développement social, culturel et économique doit être co-rédigé avec les communautés autochtones.
- Assurer un arrimage entre la Politique Faune et l’ensemble des Lois et règlements qui s’y rattachent.
- Définir les termes suivants : Faune, Activités fauniques, Biens et services, Milieux naturels de qualité, Principaux milieux naturels ; et privilégier une formulation positive, par exemple :
- Au point 2 : « Une protection efficace de la biodiversité faunique. » cela permet d’éviter le terme « érosion » qui désigne plutôt un processus naturel ;
- Au point 3.4 : « Développer l’expertise, l’éducation et l’accompagnement requis pour améliorer la cohabitation avec la faune. » ;
- Au point 2.1, remplacer le mot « Valoriser » par « Assurer »