Le 25 janvier 2022 – Considérant les efforts faits par le Québec pour se dégager des filières problématiques telles que les forages d’hydrocarbures et l’énergie atomique, Le RNCREQ est d’avis que le développement de la filière de l’hydrogène vert n’est pas une voie à privilégier. Ses experts croient qu’il faut plutôt miser sur le développement de certaines bioénergies que sur celui de l’hydrogène vert, tout en poursuivant les investissements sur d’autres types d’hydrogène à faibles émissions tels que l’hydrogène turquoise.
Contexte
Le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles a mis sur pied une consultation sur la Stratégie sur l’hydrogène vert et les bioénergies 2030.
Le RNCREQ soulève d’emblée un point important concernant la consultation : les axes d’intervention présentés sont placés dans un ordre privilégiant l’économie avant l’environnement. Or, pour respecter les objectifs de diminution des émissions de GES que le Québec s’est fixé, il importe de prendre en considération les gains et impacts environnementaux permis par le développement de ces filières avant les opportunités économiques qu’elles représentent.
Ce mémoire expose les points présentés par le RNCREQ lors de la consultation et on y trouvera quatorze recommandations pour bonifier la Stratégie dans une perspective de préservation de l’environnement,
de développement durable, de respect des objectifs de décarbonation de l’économie québécoise et de transition énergétique sur le long terme.
Télécharger le mémoire sur la Stratégie sur l’hydrogène vert et les bioénergies 2030
Plan du document
1. L’importance de la question du mix énergétique
1.1 Une trop grande place accordée à l’hydrogène vert dans la Stratégie
1.2 Le cantonnement de l’hydrogène vert à des usages précis
1.3 La distinction entre hydrogène vert et hydrogène turquoise
2. Les cibles de réduction des émissions de GES
2.1 Le secteur des transports
2.2 Les types de bioénergies à mettre en avant
Les 14 recommandations du mémoire sur la Stratégie sur l’hydrogène vert et les bioénergies 2030
- Le RNCREQ recommande d’appliquer la maxime « la bonne bioénergie à la bonne place » afin de déterminer le mix énergétique le plus favorable pour l’environnement.
- Le RNCREQ recommande de réévaluer la pertinence de la présence prépondérante accordée par la consultation à l’hydrogène vert sous l’angle de ses bénéfices environnementaux en comparaison avec l’électricité ou les bioénergies.
- Le RNCREQ recommande que le MERN envisage la Stratégie de développement de l’hydrogène vert non pas en parallèle, mais en complément à celle des bioénergies.
- Le RNCREQ recommande que le nom de la stratégie soit modifié pour « Stratégie sur les bioénergies et l’hydrogène vert 2030 » afin de refléter cette prépondérance.
- Le RNCREQ recommande de cantonner le recours à l’hydrogène aux usages suivants : en substitution à l’hydrogène gris s’il n’existe pas d’alternatives électriques ou provenant des bioénergies, ou lorsque la combustion de l’hydrogène permet de libérer de l’électricité pour d’autres usages.
- Le RNCREQ recommande de ne pas utiliser l’hydrogène dans les usages gaziers génériques.
- Le RNCREQ recommande que le gouvernement distingue clairement dans sa Stratégie l’hydrogène vert issu de l’électrolyse et celui issu de la gazéification de la biomasse.
- A défaut d’électrolyseur sobre en énergie électrique, le RNCREQ recommande de considérer également le développement de types d’hydrogène à faible émission de CO2 tels que l’hydrogène turquoise, à condition que le méthane utilisé pour sa production provienne de sources renouvelables.
- Le RNCREQ recommande de considérer la priorité de l’électrification de l’économie québécoise dans tout choix de développement de filière énergétique alternative aux énergies fossiles.
- Compte tenu du niveau de maturité de la filière hydrogène verte, le RNCREQ recommande d’être très prudent quant à la contribution réelle de celle-ci aux objectifs du PEV 2030.
- Le RNCREQ recommande de privilégier l’électrification plutôt que l’usage de l’hydrogène vert pour décarboner le secteur des transports, à l’exception des transports maritimes et aériens, dont l’électrification est particulièrement difficile.
- Le RNCREQ recommande de classer les terres et les usages afin d’encadrer les types de bioénergie qu’il est possible de produire sur un territoire donné.
- Le RNCREQ recommande de développer les bioénergies pour les usages permettant de libérer de l’électricité pour l’électrification globale, et en substitut aux énergies fossiles dans des usages nécessitant une flamme.
- Le RNCREQ recommande de produire une feuille de route du développement des bioénergies suivant le contexte de chaque territoire
En savoir plus
Pour référence, voici la page de la consultation publique sur la Stratégie sur l’hydrogène vert et les bioénergies 2030 .
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