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Future politique énergétique du Québec : un projet de société attendu

Le RNCREQ a déposé un mémoire à la commission sur les enjeux énergétiques du Québec.

Il  rappelle au gouvernement du Québec que c’est plus qu’une politique énergétique qui doit émerger de ces consultations. Pour le RNCREQ, c’est un véritable projet de société qui est attendu.

Recommandation 1

Le RNCREQ appuie la vision énoncée dans le document de consultation en matière d’efficacité énergétique. Il est toutefois d’avis que la future politique doit proposer des cibles précises en matière de réduction de la consommation d’énergie, de sorte que le Québec puisse atteindre un niveau de consommation de 3,75 tep/personne en 2020 (réduction de 25 %). Cela placera le Québec à peu près au même niveau que la Norvège. En ce qui a trait aux moyens d’y parvenir, le RNCREQ demande au gouvernement de mettre sur pied une entité indépendante qui sera chargée de réaliser les objectifs de réduction de la consommation d’énergie. Par ailleurs, il devra modifier la loi sur la Régie de l’énergie pour qu’elle force les distributeurs de gaz et d’électricité à réaliser des économies annuelles minimales, en plus de la totalité des économies réalisables à un coût inférieur au coût évité.

Recommandation 2

La politique doit s’articuler autour d’une de réduction de consommation de pétrole, laquelle permettra de maximiser les gains environnementaux, sociaux et économiques associés aux efforts de réduction de consommation de l’énergie.

Recommandation 3

La politique doit s’appuyer sur la nécessité de mettre à profit la capacité des régions à se prendre en main et à prioriser les interventions en fonction de leurs réalités.

Recommandation 4

Il faut investir massivement dans le développement des alternatives dans le secteur du transport des personnes, en particulier en faveur du transport actif et collectif, et ce, autant dans les grands centres urbains que dans les régions. Les sommes investies seront, d’une part, récupérées de la réduction des investissements dans l’offre routière et, d’autre part, prélevées auprès des utilisateurs des infrastructures routières existantes (taxes sur le carbone, taxe sur le stationnement, péages, taxes sur l’immatriculation, etc.). De manière générale, les personnes qui ont un comportement que l’on cherche à changer, par exemple les utilisateurs du modèle de l’auto-solo, doivent financer les moyens de rendre accessibles et efficaces les comportements que l’on souhaite encourager, comme le transport en commun ou le covoiturage.

Recommandation 5

La façon dont on occupe le territoire à des impacts considérables sur les besoins en énergie. Et les forces actuellement à l’œuvre dans ce domaine tendent à favoriser la croissance de la consommation. Ainsi, pour obtenir des gains structurants et durables en matière de réduction de la consommation d’énergie, il faudra rapidement inverser cette tendance en mettant en place un important chantier de réforme dans le domaine de l’aménagement du territoire.

Recommandation 6

Il faut réduire significativement la consommation d’énergie dans le secteur du transport des marchandises en favorisant une meilleure gestion des déplacements, l’intermodalité et le développement du transport maritime et ferroviaire. Comme pour le transport des personnes, le financement des mesures doit provenir d’instruments économiques qui permettent, en même temps, de décourager les modes de déplacement moins efficaces.

Recommandation 7

Malgré ses multiples avantages, l’électrification des transports ne doit pas être perçue comme une solution unique et miracle. Le RNCREQ recommande de prioriser en parallèle les mesures à faibles coûts qui permettront de réduire significativement la consommation des véhicules, leur taille, leur nombre et la distance qu’ils parcourent.

Recommandation 8

Le développement des énergies renouvelables doit se faire en priorité dans les secteurs où
les gains environnementaux, sociaux et économiques seront les plus importants :
− pour remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables et locales dans les réseaux autonomes et les résidences isolées,
− pour combler les besoins de puissance (effacement de la pointe),
− pour favoriser, par une meilleure autonomie (cycle court), le développement et le dynamisme des régions et réduire la dépendance aux hydrocarbures, en particulier au pétrole,
− pour favoriser le développement des régions par une meilleure autonomie (cycle court),
− pour soutenir le tissu industriel et le développement,
− pour assurer l’autonomie énergétique et la diversification des revenus des particuliers et des agriculteurs (autoproduction).

Recommandation 9

Il faut créer un marché pour écouler les surplus d’énergie électrique. Parmi les options à prioriser, soulignons : − étudier l’opportunité de reporter la construction des centrales La Romaine 3 et La Romaine 4, − mettre en place une stratégie de substitution des énergies fossiles, − adopter une politique industrielle qui encouragera le recours à l’électricité par la mise en valeur de la faible empreinte en carbone des produits fabriqués au Québec, en attirant au Québec des entreprises qui pourront mettre en valeur les attributs environnementaux de l’électricité, et en stimulant par les tarifs des secteurs prometteurs et durable de l’économie, − rechercher la conclusion d’ententes fermes d’exportation.

Recommandation 10

Avec les importants projets de transport d’hydrocarbures actuellement proposés sur son territoire, les Québécois ont des décisions importantes à prendre à l’égard de leurs approvisionnements futurs en pétrole et en gaz. Le RNCREQ recommande au gouvernement de procéder à une analyse comparative des différentes options d’approvisionnement, en tenant compte des coûts et bénéfices environnementaux, sociaux et économiques sur l’ensemble du cycle de vie (extraction, transport, transformation, consommation, gestion des résidus), et notamment de l’impacts de ses choix sur ses objectifs de lutte contre les changements climatiques et de réduction de la consommation de pétrole.